Caminos

Publié le 10 Mai 2012

En allant rejoindre le petit groupe de la obra de agua

ou le groupe du vivero

je repense souvent aux trajets que je faisais à Paris

pour aller travailler.

Pour rejoindre le métro cours Saint Emilion

je prenais souvent un vélib’

je descendais la rue de Charenton

passais sous un grand pont qui abritait un voisin clochard

bruyant de moteur de voitures

et de passages de trains

passais devant une église noircie

la caserne des pompiers

grillais deux ou trois feux rouges

et allais accrocher mon vélib’ à une borne

avant de descendre un escalator gigantesque

et de sauter dans la ligne 14 du métro

qui me conduisait en plein centre de Paris

quasiment au pied de mon bureau.

 

Ici, les chemins sont de terre.

Il y a le rio qu’il faut traverser

en sautant sur les pierres

parfois en enlevant les chaussures

quand il y a trop d’eau

pour pouvoir enjamber.

Ça fait comme un bain d’argile pour les pieds.

C’est bon pour la peau

mais c’est froid.

Et les chemins qui n’en sont pas

à travers les churkis dont les épines viennent s’agripper

aux vêtements

ou se planter dans les semelles des chaussures.

Des cailloux

partout.

Et ça monte

et ça descend.

Et la terre sableuse bordant le río

s’effondre sous les pas.

Le spectacle des montagnes

ces grandes Ombres

sévères et fières

le soleil sec qui réchauffe le dos

et assèche le visage

le chant du vent dans les feuilles

scintillantes

sucrées.

Rédigé par Angéline Farce

Publié dans #La vie a Juella

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